Historique

St-Vau (1)

 

La Région du Centre :

Cette région, comme beaucoup d’autres en Wallonie – Charleroi, Liège – a connu une prospérité sans précédent. La révolution industrielle, de la deuxième moitié du 19e siècle jusqu’au début des années 1930, a fait du sud du pays, une des régions les plus florissantes du monde.
Pour faire face aux besoins et défis économiques et industriels, le Centre a fait appel à de la main d’oeuvre flamande. Il faut savoir qu’une certaine misère régnait, à cette époque là, dans le Nord du pays. C’est par dizaines de milliers- on parle de plus de 500.000- que des Flamands sont venus s’installer dans le Sud du pays. Des villes champignons se sont ainsi créées. La Louvière, hameau de Saint-Vaast, – en 1862, les gilles de Bouvy allaient au carnaval de St Vaast- a vu sa population quasiment tripler entre 1870 et 1930.

Pour oublier leurs misères et leur dur labeur, les Flamands se réunissaient en associations culturelle, folklorique… pour égayer leur peu de temps libre. C’est ainsi que naquirent fes Flaminds (2) du Cras Culot, les Flaminds du Hocquet, sociétés aujourd’hui disparues.

En 1922, naquit, à Saint Vaast, une société qui existe toujours : Les Flaminds Sans Conduite. Sans conduite, pour exprimer leur joie de vivre, leur soif, leur soif de danser au son de la viole (3)et de s’amuser sans retenue durant le carnaval de Pâques (4). Pendant ces 3 jours et leurs 2 soumonces (5), les Flaminds sans conduite, habillés d’une casquette de soie noire, d’un sarrau bleu, d’un foulard rouge à pois blancs, jean’s, sabots, canne, déambulent dans les rues du village.Parfois très tard. Ou très tôt… Ils vont de café en café semant la bonne humeur et la joie, toujours au son de la viole de Jean Dubois.

Et pour se souvenir des anciens, pour que leur lutte, leur labeur reste à jamais gravés dans les mémoires, les Flaminds sans conduite reprennent tous en choeur, avec émotion et fierté « les péchons » (6), « les Flaminds ne périront pas » et depuis peu le très poignant « Les corons » de P.Bachelet.

Cette société folklorique, bientôt centenaire, a le mérite d’exister grâce à ses différents comités, et plus particulièrement les derniers, présidés par G.Prevot, O.Pelet,le regretté M Przybylski et maintenant E.Colli, sans oublier l’inusable travail du  » trésor » S.Gotto. Dynamiques, dévoués ne comptant pas leurs heures pour préparer le carnaval mais également la survie de la société. Celle-ci ayant forcément un coût: viole, boissons, assurances…

Si vous voulez, connaître l’ambiance du carnaval de Saint-Vaast, rejoindre une des sociétés de gilles (7) ou de sociétés folkloriques (8), nous vous donnons rendez-vous, chaque année, à Pâques, pour entonner le célèbrissime :  » si vo volez un djou vos amuser c’esst à St-Vau qui faut vos in d aller… « (6)

Quelques dates importantes de la société

Notice :

(1)

  • Saint Vaast en français
  • à ce cri, « St Vau », lors d’un air de viole dans un café, « les sans conduite » font un demi tour et recommencent leur danse
  • voir son intégration dans la chanson « les pêchons »
  • village champêtre et rural de l’entité louvièroise

 

(2)

nom wallon donné aux Flamands

(3)

la viole est un orgue de barbarie d’origine allemande, portée en bandoulière et munie d’une quille porteuse.
Le joueur de viole – violeu- se déplace en clopinant.

(4)

le carnaval de Saint Vaast se déroule chaque année à Pâques durant 3 jours

(5)

préparation au carnaval, 1 mois et 15 jours avant le début des festivités.

(6)

voir paroles

(7)

  • Les Ouvriers Dévoués
  • Les Récalcitrants
  • Les Gais Rinlis

(8)

  • Les Tchauds lapins
  • Les Galopins
  • Les Flaminds Sans Conduite